Classement provincial et territorial 

Diplômés universitaires en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie

Messages clés

  • La Nouvelle-Écosse, qui occupe le quatrième rang, est la province la mieux classée pour cet indicateur; cependant, comme la Finlande fait nettement mieux que tous les autres pays, la Nouvelle-Écosse n’obtient qu’un « C ».
  • Six provinces se voient attribuer un « D- », soit moins que le pays comparable le moins bien classé, les Pays-Bas.
  • Dans huit provinces sur dix, les étudiants des collèges inscrits dans des programmes de sciences, de mathématiques, d’informatique et de génie sont proportionnellement plus nombreux à décrocher un diplôme que ceux des universités inscrits dans les mêmes matières.

Sciences, mathématiques, informatique et génie mis en contexte

Le Conference Board soutient depuis longtemps qu’il existe un lien entre le nombre de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie et la prospérité économique future. Ces disciplines sont généralement considérées comme les bases de la capacité d’innovation. Il est important de le souligner, étant donné que le Canada se voit continuellement attribuer un « D » en matière d’innovation. Nombre de pays comparables au Canada ont une culture des sciences et des mathématiques bien ancrée qui se retrouve à tous les niveaux dans leur système éducatif.

Comment calcule-t-on cet indicateur?

Pour voir comment se situent les provinces à l’échelle internationale, et les unes par rapport aux autres, en ce qui concerne les diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie, nous avons examiné le nombre de diplômés dans ces matières dans les programmes de premier cycle et de recherche avancée pour 100 000 habitants âgés de 20 à 39 ans. La tranche d’âge a été choisie d’après l’âge moyen auquel les étudiants obtiennent généralement leur diplôme dans ces types de programmes1. En calculant les taux de diplomation pour 100 000 habitants âgés de 20 à 39 ans, nous pouvons utiliser une unité commune pour examiner le flux du capital humain (sous forme de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie) dans un pays ou une province.

Où se situent les taux de diplomation les plus récents des provinces dans ces disciplines à l’échelle internationale?

La Finlande occupe clairement le premier rang pour ce qui est des diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie. Ses résultats sont particulièrement élevés en ce qui concerne les diplômés en génie, 15 % des diplômés de 2011 ayant obtenu un diplôme en génie (contre 6 % des diplômés canadiens). Vu les scores élevés de la Finlande aux tests du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE, il n’est pas surprenant que le pays produise tellement de diplômés en sciences. La Finlande obtient des scores parmi les plus élevés en sciences et en mathématiques aux tests du PISA passés par les élèves de 15 ans. L’accent mis par le pays sur la R et D et sa réputation de chef de file en matière d’innovation aident probablement aussi à mieux faire connaître les programmes de sciences, de mathématiques, d’informatique et de génie auprès des élèves qui se demandent dans quel domaine poursuivre leurs études.

La Nouvelle-Écosse, qui arrive quatrième au classement international pour cet indicateur, est la province canadienne la mieux classée. Six provinces se voient attribuer un « D- », c’est-à-dire moins que les Pays-Bas, derniers au classement par pays. Depuis plus de 30 ans, les Pays-Bas essaient de produire plus de diplômés en sciences et en génie. En 2012, le gouvernement a annoncé qu’avant 2025, 40 % des diplômes délivrés devraient avoir un « lien » avec les sciences et le génie2. Malgré le nombre relativement faible de diplômés en sciences à ce jour, il n’y a aucune indication de pénuries de main-d’œuvre ou d'inadéquation des compétences aux Pays-Bas3. Toutefois, certains s’interrogent sur le « développement du capital humain » et se demandent s’il y aura assez de diplômés pour répondre à la demande néerlandaise future. Beaucoup d’autres pays dont les résultats sont également médiocres à cet égard, y compris le Canada et les É.-U., sont surtout préoccupés par les conséquences pour l’innovation et la capacité de rivaliser avec des puissances émergentes comme l’Inde et la Chine, qui produisent de plus en plus de diplômés dans ces disciplines.

Que se passe-t-il si l’on retire la Finlande du classement?

La Finlande illustre ce qui est possible par rapport aux diplômés dans ces disciplines. Mais il s’agit d’un cas particulier dont les résultats sont nettement supérieurs à ceux de tous les autres pays. Si on classe les pays et provinces comparables sans la Finlande, le R.-U. et l’Australie obtiennent un « A », la Nouvelle-Écosse un « B», mais le Canada se maintient globalement à « D ».

Comment se situent les provinces les unes par rapport aux autres?

En plus de classer les provinces par rapport à des pays comparables au Canada, nous les avons comparées entre elles et réparties selon trois catégories : « supérieure à la moyenne », « dans la moyenne » et « inférieure à la moyenne »4.

La Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Ontario comptent le plus grand nombre de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie par habitant et sont considérées comme supérieures à la moyenne. La Nouvelle-Écosse, peuplée de moins de 1 million d’habitants, possède 11 universités publiques. En comparaison, l’Ontario en compte 20 pour 13,5 millions d’habitants. Les programmes de sciences et de génie de plusieurs universités néo-écossaises jouissent d’une bonne réputation internationale qui leur permet d’attirer des étudiants de la province même et d’ailleurs.

Pour augmenter le nombre de diplômés dans ces disciplines, il faudra que plus d’étudiants s’inscrivent à ces programmes et les suivent jusqu’au bout. Des études américaines montrent que, même si près de 20 % des étudiants s’inscrivent en sciences, seuls 7 % obtiennent un diplôme dans une matière scientifique5. Non seulement les étudiants sont plus susceptibles d’abandonner des programmes scientifiques pour d’autres, mais les étudiants d’autres programmes sont également moins susceptibles de passer à des programmes scientifiques. Que ce soit un manque de préparation ou des attentes déçues qui influencent la décision des étudiants de changer de programme, aucune province canadienne n’est épargnée par ce phénomène.

Qui étudie en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie?

Au Canada, le pourcentage de la population en âge de travailler (de 25 à 64 ans) qui a fait des études en sciences, en mathématiques, en informatique et en technologie du génie varie considérablement selon les facteurs démographiques. Les femmes sont sous-représentées dans ces disciplines. Comme le révèle l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, 14 % des femmes sont titulaires d’un diplôme universitaire dans ces disciplines, contre 35 % des hommes6. Les Autochtones sont également sous-représentés, 11 % ayant étudié en mathématiques, en sciences, en informatique ou en génie à l’université, contre 24 % de la population non autochtone7. Inversement, les immigrants sont plus susceptibles d’avoir étudié dans une de ces disciplines, 35 % d’entre eux s’étant spécialisés dans une de ces disciplines à l’université, contre 18 % des non-immigrants8. Or, pour que le Canada et les provinces soient compétitifs, il faut remédier à ces déséquilibres démographiques.

Les provinces possèdent-elles des atouts relatifs dans ces disciplines?

On peut aller plus loin et classer les diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie en sept sous-disciplines :

  • ingénierie et métiers de l’ingénierie
  • sciences de la vie
  • informatique
  • sciences physiques
  • architecture et construction
  • mathématiques et statistique
  • fabrication et transformation

Si on les examine séparément, les provinces possèdent bien certains atouts. Toutes s’en sortent relativement bien en sciences de la vie. Quatre provinces obtiennent un « A+ », car elles comptent plus de diplômés en sciences de la vie par habitant que n’importe quel pays comparable au Canada. Malheureusement, dans les autres catégories, la plupart des provinces obtiennent un « D » ou un « D- ».

Le Canada a besoin de plus de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie, mais il ne suffit pas d’augmenter leur nombre pour réussir à innover plus. En fait, il faut aussi mettre en place les politiques et les stratégies voulues pour que les diplômés dans ces domaines puissent voir leurs innovations développées, diffusées et commercialisées avec succès. En analysant le bilan de l’innovation, le Conference Board conclut que le Canada ne prend pas les mêmes mesures que d’autres pays pour garantir le succès de la commercialisation des produits de la science et leur utilisation comme sources d’avantages pour des entreprises innovantes qui cherchent à se tailler une part du marché mondial. Les entreprises canadiennes se trouvent donc rarement à la pointe des nouveautés technologiques et trop souvent avec une génération ou plus de retard sur les chefs de file de l’industrie mondiale en matière de croissance de la productivité.

Les provinces ont-elles amélioré leur classement relatif?

Toutes les provinces ont soit perdu du terrain, soit conservé leur classement en ce qui concerne le nombre de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie par habitant par rapport aux pays comparables au Canada. Le nombre global de diplômés dans chaque discipline a augmenté dans toutes les provinces, mais pas autant que dans les pays comparables au Canada. Le pays en tête de classement, la Finlande, a plus que doublé son nombre de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie, passant de 7 294 en 1998 à 14 274 en 2011.

Qu’en est-il du système collégial?

D’aucuns craignent que le Canada ne produise pas assez de diplômés universitaires en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie pour stimuler l’innovation et la croissance économique. Mais qu’en est-il du système collégial? Les collèges jouent de plus en plus un rôle dans l’innovation en affaires. Nombre de collèges ont formé des partenariats avec des entreprises pour mettre au point et essayer de nouveaux produits et pour améliorer les processus d’innovation des entreprises9.

Les collèges produisent-ils plus de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie? À défaut de données internationales comparables, nous pouvons comparer le pourcentage de diplômés en sciences et dans les disciplines connexes des collèges et des universités dans les provinces. Dans huit provinces sur dix, les collèges produisent proportionnellement plus de diplômés en sciences, en mathématiques, en informatique et en génie que les universités, sauf en Ontario et au Québec, où le pourcentage de diplômés dans ces disciplines est légèrement plus élevé dans les universités que dans les collèges.

L’important écart de pourcentage entre les diplômés collégiaux et universitaires qui se manifeste dans beaucoup de provinces soulève des questions. Y a-t-il un problème de capacité? Y a-t-il quelque chose dans les programmes scientifiques des collèges qui les rend plus attrayants? Souvent, les collèges font la promotion de leurs programmes en expliquant qu’ils donnent des outils utilisables en situation réelle et, apparemment, leurs étudiants sont plus susceptibles (dans la plupart des provinces) d’être attirés par des programmes scientifiques et technologiques que les étudiants des universités. D’autres études sont nécessaires pour comprendre pourquoi.

Notes de bas de page

1    OCDE, Regards sur l’éducation 2013 : les indicateurs de l’OCDE.

2    Pim den Hertog, Cor-Jan Jager, Robbin te Velde, Dag. W. Aksnes, Gunnar Sivertsen, Thed van Leeuwen et Erik can Wijk, Science, Technology & Innovation Indicators, Utrecht, ministère de l’Éducation, 2012, p. 110.

3    Ibid.

4    Pour comparer les provinces canadiennes les unes par rapport aux autres, nous avons d’abord déterminé leur note moyenne et l’écart type des valeurs provinciales. L’écart type est la mesure de la variabilité qui existe à l’intérieur d’un ensemble de résultats. Si les résultats sont normalement répartis (c’est-à-dire que leur dispersion ne penche pas lourdement d’un côté ou de l’autre ou qu’elle ne comporte pas d’aberrations importantes), environ 68 % des résultats se trouveront à un écart type au-dessus ou en dessous de la moyenne. Toute province qui se situe à un écart type au-dessus de la moyenne est dite « supérieure à la moyenne ». Les provinces qui se situent à un écart type en dessous de la moyenne sont dites « inférieures à la moyenne ». Les autres provinces ont un rendement qui les situe « dans la moyenne ».

5    Ralph Stinebrickner et Todd Stinebrickner, A Major in Science? Initial Beliefs and Final Outcomes for College Major and Dropout, 10 juillet 2013 (consulté le 6 mars 2014).

6    Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011 : Tableaux de données, 99-012-X2011046.

7    Ibid.

8    Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011 : Tableaux de données, 99-012-X2011043.

9    Daniel Munro et Joseph Haimowitz, Innovation Catalysts and Accelerators: The Impact of Ontario Colleges’ Applied Research, Ottawa, Le Conference Board du Canada, 2010, p. 2.

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Le nombre de diplômés universitaires (études de premier cycle et de cycles supérieurs) en sciences, en mathématiques, en informatique ou en génie lors d’une année donnée pour 100 000 habitants âgés de 20 à 39 ans.

Note :
Les données affichées sur cette page datent de juin 2014.


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